Les addictions


 

Les addictions les plus répandues concernent le tabac (nicotine) et l’alcool. Viennent ensuite le cannabis et, loin derrière, les opiacés (héroïne, morphine), la cocaïne, les amphétamines et dérivés de synthèse. Il existe également des addictions liées à des comportements (et non à des substances), comme les jeux d’argent, les jeux vidéo, le sexe ou encore les achats compulsifs.

Comment parler des conduites addictives sans parler de dépendance ?

Si l’on se réfère aux termes des dictionnaires de médecine les définitions de l’addiction se réfèrent uniquement à la dimension de dépendance à une substance psychoactive au sens de la pharmacodépendance.

En 1964, l’Organisation Mondiale de santé préconisait d’abandonner le concept de toxicomanie pour le remplacer par la notion de dépendance.

Puis en 1969, l’OMS définit la pharmacodépendance :

« un état psychique et quelquefois également physique, résultant de l’interaction entre un organisme vivant et une drogue, se caractérisant par des modifications de comportement et par d’autres réactions, qui comprennent toujours une pulsion à prendre le produit de façon continue ou périodique afin de retrouver ses effets psychiques et quelquefois d’éviter le malaise de la privation. Cet état peut s’accompagner ou non de tolérance. Un même individu peut être dépendant de plusieurs produits ».

Il est important de démontrer l’intérêt de la notion d’addiction, et d’informer des dangers et des limites afin qu’elle ne conserve pas le caractère stigmatisant des notions de « drogue » ou de « toxicomanie ».

Selon leurs termes il est important de faire une « toilette sémantique » des termes comme drogue, toxicomanie, alcoolisme.

Les mots en « -isme » (alcoolisme, tabagisme font référence aux intoxications et mettent en évidence l’effet des substances sur l’organisme.

Au contraire les mots en « -manie » (toxicomanie, …) suppose que l’individu a une folie, et la responsabilité et le danger de la dépendance est du fait de l’individu.

Ces définitions induisent de fait que, soit la responsabilité incombe au sujet et à sa personnalité, soit que certains produits sont plus addictifs que d’autres permettant de justifier des limitations ou règlement.

Le terme d’addiction permet de sortir de ces notions stigmatisantes, tout utilisateur d’alcool ou de stupéfiant même chronique ne présente pas un comportement addictif si on n’identifie pas cette répétition et cette impossibilité de lutter contre la dépendance.

Il a été utilisé dans le droit romain ancien et ce jusqu’au moyen âge, l’addiction correspondait à un arrêt du juge donnant : « au plaignant le droit de disposer à son profit de la personne même d’un débiteur défaillant », il s’agissait donc d’une véritable contrainte par corps.

Définition

C’est le psychologue Américain Staton Peele, qui fait le lien entre dépendance toxicomaniaque et la dépendance au conjoint. L’addiction semble alors remplacer le paradigme de la dépendance en mettant en avant ces deux conduites qui caractérise l’addiction :

–       l’impossibilité répétée de contrôler un comportement.

–    la poursuite d’un comportement malgré la connaissance de ses conséquences négatives.

En 1990 Aviel Goodman définit les addictions comme « un processus par lequel un comportement, qui peut fonctionner à la fois pour produire du plaisir et pour soulager un malaise intérieur, est utilisé sous un mode caractérisé par l’échec répété dans le contrôle de ce comportement (impuissance) et la persistance de ce comportement en dépit de conséquences négatives significatives (perte de contrôle). »

Addict, addiction, addictif, addicté sont des termes de plus en plus usités, qu’ils soient employés en tant que nom, adjectif ou verbe. Ils expriment le fait de ne pas pouvoir se passer de quelque chose, ainsi on pourrait dire qu’une conduite addictive est, une consommation, un comportement dont il est difficile de se passer. La conduite addictive implique une impossibilité répétée de s’arrêter à … consommer (alcool, drogue, médicament, nourriture…) mais aussi à reprendre de la nourriture (restriction alimentaire dans l’anorexie) malgré des conséquences négatives établies.